C'est une belle étape qui attend les coureurs aujourd'hui puisque nous traverserons la réserve naturelle de Fairy Glen, où nous essayerons d'apercevoir les 5 plus grands animaux d'Afrique; le lion, léopard, rhinocéros, éléphant et le buffle du Cap.
Le parcours après le départ est roulant et permet de rapidement sortir de la ville de Worcester, suivi de quelques ascensions sans réelles difficultés, qui nous emmène directement dans la montée de Windpomp. C'est majestueux, le soleil s'est levé une heure plus tôt et la poussière soulevée par les coureurs doit offrir de belles images aux occupants de l'hélicoptère au dessus nous.
Quelques kilomètres plus loin, le parcours se fraie un chemin le long de Hex River Valley, c'est plutôt roulant et il faudra prendre les bonnes roues pour s'économiser un maximum pour la fin de parcours.
Une fin de parcours difficile car la chaleur se fait ressentir de plus en plus, et il reste encore trois belles montées à fort pourcentage à franchir, dîtes des grattes-ciel. Les équipes parties trop rapidement paieront cash cette fin de parcours usante où les coureurs ayant le mieux gérer gagneront de précieuses minutes. De précieuses minutes qui peuvent être vite perdues car nous évoluons dans des épineux, et ici les épines font plus de 2 cm pour certaines... Bon nombre de duos en feront les frais dont notre équipe, une cartouche pour ré-ajuster la pression à l'avant et l'arrière et c'est reparti.
Une fois de plus les quelques kilomètres restant après la descente sont roulant et les petits groupes formés en bas de celle-ci permettront à tous et chacun de s'économiser pour l'étape de demain en se relayant.
Demain nous quittons la ville de Worcester pour rejoindre Wellington, 117km et 2500m de dénivelé sont prévus, encore une étape qui promet d'être épique !
4è journée et donc 3è étape de cette Cape Epic. De nouveau un réveil à 5h, ça commence déjà à piquer les yeux, de plus il faut ranger les sacs pour les transférer à l'arrivée car cette étape longue de 128kms nous emmènera à Worcester, second camp de base de cette édition. Il ne faut donc pas trainer et être organisé, entre le petit déjeuner, se mettre en tenue, préparer l'alimentation courses et les bidons, « checker » rapidement le vélo, préparer les sacs et être en place dans le SAS de départ avant 6h45, ça fait du boulot.
Il fait déjà 15 degrés au départ ce matin, ce qui augure une chaude journée, le départ est de nouveau donné à 7h. Globalement, l'allure est moins soutenue que deux jours auparavant sur l'ensemble du peloton. Après quelques kilomètres de « chauffe », on attaque assez rapidement la première ascension : la montée du Tierhok et ses 5kms d'escalade sur une piste sablonneuse qui nous mène à 700m d'altitude. Le peloton est déjà scindé en plusieurs groupes dès le pied de cette difficulté avec un groupe de tête d'une trentaine d'équipes, pour notre part nous sommes dans un second gros groupe qui va rapidement éclater dans ce col.
Une fois au sommet, on redescend dans du caillou puis sur de très rapides farmers roads, ça envoie de l'air d'autant que les hélicos qui suivent la course volent juste au dessus de notre tête, l'ambiance est garantie !! Une fois tout en bas, seconde difficulté du jour avec la montée du « Serpent », une bonne dizaine de minutes de montée sur une piste en lacets avec des pourcentages qui excèdent les 12%, ça pique les jambes, il commence à faire chaud et surviennent déjà les premières défaillances pour certains coureurs, même à l'avant de la course.
De nouveau au sommet, pour notre part ça se passe plutôt bien et les sensations sont pas trop mauvaises, on enchaine par une enfilade de petites montées roulantes, courtes mais raides. On passe ensuite devant le barrage du Theewaterskloof (ils n'ont que des noms à dormir debout en Afrique du Sud). Une ultime montée raide sur un single nous amènera au 1er ravitaillement du jour avec déjà ou seulement 40kms effectués. Cette fois, pas question d'en laisser un, vu la chaleur, faut recharger les bidons mais pas le temps de recharger les batteries, faut repartir vite pour garder les roues de nos adversaires, d'autant que la suite du parcours est nettement plus roulante le long d'un petit canal, une seule difficulté viendra perturber cette section roulante et du coup on va perdre notre groupe et chasser tout seuls pendant 15kms sur des pistes très roulantes à seulement 20 secondes du groupe, parfois un manque de vigilance ou un effort non effectué coute cher !!
On arrive au second ravitaillement, 80kms effectués. On prend des bidons frais et on repart assez rapidement car la dernière ascension nous attend : le Aarendskloof, 5kms de montée sur du caillou en plein soleil sans abri, c'est un peu la torture après 4 heures de course. On parvient comme on peux au sommet, la descente est de nouveau bien cassante, du coup méfiance et vigilance, enfin ce qu'il en reste.
Reste encore 40kms qui sur le papier paraissent roulants mais surprise, on va etre confronté à une section de deux kilomètres sur du sable mou qui casse les jambes. Une fois terminé cette section, les 35 derniers kilomètres seront effectivement très roulants mais la chaleur frôle les 30 degrés et c'est le vent qui sera de nouveau notre adversaire, de face ou latéral mais soufflant fort. On terminera cette étape le long du lac de Brandvlei avec une alternance de routes et de pistes rapides. Pour ma part, la section dans le sable m'aura tué les jambes et on aura la chance de trouver un petit groupe de sud africains pour s'abriter du vent et boucler les 30 derniers kilomètres.
Au final, 6h07 de course et une 52è place (37è en élite), on s'en sort pas mal et on conserve notre top 50 en perdant 2 places et se retrouvant 44è au général.
Du côté de notre équipe mixte francaise du Team Open Kappius Components menée par Jeff Bossler et Coralie Redelsperger, ils font une première moitié d'étape parfaite en effectuant la jonction avec l'équipe de tête menée par Peter Vesel et Yvonne Kraft à mi course et vont prendre les devants jusqu'au 80è km. Malheureusement, la chaleur jouera un tour féroce pour Coralie qui sera victime d'un petit coup de chaud, les écarts étant faibles et la bataille faisant rage à l'arrière, ils se feront reprendre pour reculer jusqu'à la 5è place, vraiment dommage car ils ont tutoyé la victoire d'étape mais cette étape prouve qu'ils ont le potentiel pour en claquer une et aller chercher le podium. On peut leur faire confiance, ils se battront jusqu'au bout. Ils conservent leur 4è place, se retrouvent à un petit quart d'heure du podium mais nous ne sommes pas encore à la moitié de l'épreuve, tout est possible !!
C'est une étape qui devrait convenir au pilotes avides de sentiers ludiques et techniques aujourd'hui, avec de nombreux singletracks. Nos espérances on été à la hauteur de celle-ci, 92km et 1800m de dénivelé qui promettent d'être mémorable.
Mais avant ça il faudra gravir la première difficulté du jour, l'ascension du Nuweberg; une vingtaine de kilomètres, par palier, sur piste large. Effectué rapidement elle permet de faire les premiers écarts. La descente qui suit est rapide également et le terrain fuyant il faut donc rester prudent. Celle-ci nous emmène directement au premier ravitaillement.
S'ensuit une succession de montées/descentes sans grosses difficultés technique, avant d'arrivée dans une première zone de singletrack de 7km. C'est dans un paysage lunaire que commence la descente, avant d'entrée dans une forêt. Les nombreux virage relevés et autres sauts sont là pour régaler le plus grand nombre, nous les premiers !
On file rapidement sur le second ravitaillement, arrêt express pour récupérer les bidons, manger un petit peu et aussitôt repartir. La suite n'a rien de ludique, des pistes roulantes à fort pourcentage par endroit, et le vent souffle si fort que nous sommes quasiment à l'arrêt par moment. Heureusement la section est assez vite avalée, on entre à nouveau dans des sentiers ludiques avec des passages sur des passerelles suspendues, des singletracks, tantôt en forêt tantôt dans des champs... Le top pour terminer sur une bonne note l'étape. Encore quelques efforts et nous voila sous l'arche d'arrivée, 92km bouclé en 4h54.
Côté pro, on attendait la paire Van Houts/Hermida, très à l'aise dans les descentes techniques et ludiques, mais c'est le duo Sauser/Khulavy qui enlève cette étape en 4h07, suivent 2min plus tard Hynek/Lakata et la paire Hermida/Van Houts complètent le podium à près de 6min des vainqueurs.
Demain une grosse étape de "transition" attend les coureurs puisque nous partons d'Elgin pour nous rendre à Worcester, et pas moins de 128km seront à parcourir pour 2300m de dénivelé.
Aujourd'hui, les choses sérieuses ont commencé sur la Cape Epic. Après un prologue disputé hier sur les contreforts du Cap avec une foule immense venue encourager les coureurs, c'est 113kms et 2800m de dénivelé qui attendait les coureurs sur cette première étape disputée autour du village d'Elgin à 50kms au nord du Cap.
Départ à 7h pour tout les coureurs à Oak Valley, une importante coopérative viticole, les deux premiers kilomètres sont neutralisés derrière motos afin de sortir du village d'Elgin et ensuite les fauves sont lachés. Les 20 premiers kilomètres sont très roulants sur de larges pistes rapides, le soleil est présent et un long et épais nuage de poussière se forme au passage du peloton qui s'étire progressivement. Peu de difficultés recensés sur ce début de course, si ce n'est une première côte d'un kilomètre qui formera déjà des groupes.
En tête de course, les favoris se surveillent et s'expliqueront sur la difficulté qui intervient. En effet, changement de décor car les coureurs doivent gravir le Groenlandberg, 9kms d'ascension et 600m de dénivelé à escalader pour atteindre le sommet à 1100m d'altitude, « le » point culminant de l'épreuve, c'est difficile sur cette piste aux nombreux cailloux et le vent ne favorise pas la progression. Au sommet, belle ambiance animée par un speaker qui met le feu, d'ailleurs c'est impressionnant car il n'y aura pas moins de 5 secteurs animé, un vrai spectacle !
Ensuite, il faut redescendre et là c'est corsé également avec de nombreuses pierres qui rendent la descente bien délicate, nombreux seront les incidents mécaniques. La descente est longue mais entrecoupée de sévères montées, cette section est très cassante et il faut bien avouer qu'un vélo tout suspendu est franchement bienvenue. Une fois tout en bas, seconde zone ravitaillement, la première moitié de parcours est franchie.
On attaque la seconde partie qui sera heureusement plus roulante mais avec l'arrivée de la pluie, une petite bruine qui ne cessera jusque l'arrivée. On enchaine avec tout d'abord 30kms dans la réserve de Kopelberg, un décor moins sauvage et plus boisé avec des ascensions moins longues qui se succèdent les unes aux autres mais dans l'ensemble, c'est plutôt roulant.
Au km 90, le troisième point de ravitaillement est passé et le terrain va devenir nettement plus fun avec de très jolis sentiers en forêt, c'est très ludique et autant dire que ça tombe bien car l'étape semble vraiment longue. On aura l'occasion d'y croiser un train local avec son innimitable sifflet ou bien des vaches, et oui nous n'avons pas encore croisé de lions, girafes ou éléphants mais bien du bétail et des fermes typiques de la région.
Pour notre part, on mettra tout juste 6h pour boucler cette étape aux alentours de la 60è place, les vainqueurs mettront eux 4h47, en même temps il s'agit du duo Christophe Sauser/Jaroslav Kuhlavi qui possèdent à eux deux tout les titres internationaux possibles en VTT (3 fois champion du monde longue distance, champion du monde XC en 2008 et 4 fois vainqueur de la Cape Epic pour Christophe, champion du monde longue distance 2013, champion olympique en 2012 et également vainqueur de la Cape Epic pour Jaroslav). Ils s'emparent donc du maillot de leader de l'épreuve avec 50 secondes d'avance sur leurs poursuivants emmené par José Antonio Hermida également champion du monde XC en 2010.
Demain, 2è étape toujours autour du village d'Elgin avec cette fois 92kms et 2300m de dénivelé avec beaucoup plus de sentiers monotraces et l'ascension du Nuweberg à gravir d'entrée.
On ne présente plus la Cape Epic, cet évènement connu et reconnu attire les stars du vtt marathon comme les amateurs avides d'aller au bout de ce défi. Une présentation de la course avait d'ailleurs été faite dans ces colonnes début Janvier.
C'est donc un prologue sur les hauteurs de Cape Town qui nous est proposé pour commencer cette édition 2015 qui s'annonce particulièrement relevée. Un amuse bouche de 20km pour 550m de dénivelé positif. Ce sera rapide d'autant plus que le terrain est plutôt à dominante roulant, sans pour autant en perdre de son intérêt.
On attaque donc sur le stade de l'université de Cape Town pour rapidement s'élever jusqu'à Taffleberg Road, point culminant de ce prologue à 450m au dessus de l'océan. La vue est d'ailleurs magnifique, mais pas vraiment le temps de prendre des photos, on continu sur une route à flanc de montagne avant de redescendre par un singletrack piégeux où il sera important de préserver sa monture et le bonhomme, la course est longue et ne fait que commencer.
On termine par un faux plat descendant sur l'arrivée, et bouclons ce prologue en 54min. Les premiers (Giger/Fanger) terminent quant à eux en un peu plus de 46min.
De quoi bien se mettre en jambes avant demain et l'une des étapes les plus difficiles de cette édition; 113 km et 2800m de dénivelé autour de Oak Valley.
Endorphinmag - Boris Favario
Mars 2015.