Zoom sur les organisateurs du 8e Suisse Normande le Raid.
EndorphinMag.fr a participé au Raid Aventure, une course au score sur 6h. Sur un total de 76 points possibles, les premiers en ont récupéré 70 avec un dénivelé positif frôlant les 2000 m !
Ce week-end sport nature a été organisé de main de maitre par l'association Suisse Normande Le Raid, composée de 5 entités : Les Petits Suisses Normands (concepteurs des différents parcours du raid), le Kayak Club Thury Harcourt, Pont d'Ouilly Loisirs, l'Office de Tourisme de la Suisse Normande et le Centre de Pleine Nature Lionel Terray à Clécy.
7 questions à Thibaut Ruamps (orienteur raideur expérimenté), traceur et directeur de course de Suisse Normande Le Raid.
1. EndorphinMag.fr (EM) : 182 sur le raid découverte, 146 sur le raid sportif et 106 sur le raid aventure … 434 participants !! Quelles sont les clés d’un tel succès populaire ?
Thibaut Ruamps (TR) : Cela doit être notre record de participation, mais surtout cela faisait 6 ans que nous n'avions pas dépassé les 300 participants. Il y a certainement de multiples facteurs qui ont mené à ce succès au niveau des inscriptions, mais le retour d'une « vraie » communication autour de l'événement y est forcément pour quelque chose. Cela me permet de remercier Luce et l'Office de Tourisme de la Suisse Normande pour cette partie de l'organisation qui n'est pas notre point fort, nous les raideurs. Ensuite, je pense que l'ouverture aux jeunes (à partir de 14 ans en autonomie sur le raid sportif du samedi / à partir de 8 ans avec un adulte sur le raid découverte du dimanche) a aussi permis d'attirer de nombreuses équipes supplémentaires. Et avec la météo clémente du week-end, seules deux équipes (sur 207 inscrites) ne se sont présentées au départ, ce qui est un ratio extrémement faible.
2. EM : Déjà 8 raids organisés mais cette année, il y a eu un changement de formule pour les raids du samedi, avec une course au score et un principe simple : essayer de trouver un maximum de balises en un temps limité (4 heures ou 6 heures). Pourquoi ces modifications pour l’édition 2019 ?
TR : L'idée vient de Ghislain Girouard (redoutable traileur et raideur des Petits Suisses Normands), qui venait de courir (et accessoirement de remporter) le Raid de l'Oust dans le Morbihan en septembre 2018, disputé un format de 6 heures au score. Il nous a proposé cette formule qui n'est pas si fréquente et qui a plein d'avantages. Du côté des concurrents, on sait pour combien de temps on part, ce qui facilite la gestion de l'effort, notamment pour les novices ou les moins expérimentés. D'autre part, pour l'organisateur, c'est nettement plus simple pour la gestion des bénévoles.
3. EM : Quand on trace un parcours, on imagine la stratégie des athlètes … Les raideurs du raid aventure ont-ils répondu à vos attentes ? Si non, quelles ont été les surprises ?
TR : J'espère que de notre côté, nous avons répondu à leurs attentes. En ce qui concerne la stratégie des athlètes, j'avais tracé un parcours exigeant (surtout en VTT) en essayant de faire passer les concurrents par les plus jolis points de vue, sans penser directement à un itinéraire « idéal ». Évidemment, en faisant la reconnaissance, j'ai réfléchi à ce qui me semblait le plus « rentable ». J'ai craint à un moment qu'il n'y ait finalement que peu de choix. Mais les raideurs ont prouvé le contraire, avec des choix stratégiques très différents selon les équipes. Et notamment les vainqueurs (du club des Vikazim) qui ont « tourné » en sens inverse de la majorité des équipes.
4. EM : Le dimanche, était proposée « une formule non-chronométrée ouverte à tous à partir de 8 ans pour découvrir l'enchaînement des sports de nature (VTT, canoë, C.O, trail) qui constituent le raid multisports. Pas de pression du chrono mais une bonne trentaine de balises à pointer dans votre belle Suisse Normande. » En quoi, cette animation est importante dans votre dispositif ?
TR : L'idée était de proposer une version « familiale », ouverte à partir de 8 ans, tout en proposant un « vrai » parcours de raid, avec des enchaînements (trail'O, kayak, VTT, C.O), de l'orientation, un peu de stratégie et quelques côtes et descentes (il n'y a pas vraiment le choix en Suisse Normande). Et ce fut une réussite, largement au-delà de nos espérances. Nous avons limité à 80 équipes, mais nous aurions pu en avoir au moins une vingtaine de plus. Beaucoup d'enfants, beaucoup d'équipes féminines, mais surtout beaucoup de sourire tout au long du parcours. Bref, une de nos grandes satisfactions du week-end.
5. EM : Côté chiffres, combien de mois de préparation ? Combien de bénévoles ? Qui sont vos partenaires et en quoi sont-ils importants pour votre organisation ?
TR : L'organisation d'un raid de ce format, c'est environ 6 mois de préparation entre la conception des parcours, les différentes démarches administratives, les reconnaissances, la finalisation des cartes et les multiples autres « petites » choses à faire qui font que tout roule pendant le week-end. Suisse Normande Le Raid, c'est une grosse quarantaine de bénévoles pendant l'événement, avec des raideurs expérimentés et rodés aux organisations, mais aussi des p'tits nouveaux qui je l'espère ont apprécié cette expérience. Nos partenaires extérieurs sont le Conseil Départemental du Calvados (soutien financier principalement) et la ville de Clécy (mise à disposition de matériel et autorisation pour la zone du labyrinthe). Merci aussi au Centre de Pleine Nature Lionel Terray (qui fait partie de l'association Suisse Normande Le Raid) pour la mise à disposition de ses locaux pour le week-end.
6. EM : Après un premier bilan à chaud, peut-on déjà annoncer une 9ème édition en 2020 ?
TR : Nous n'en avons pas encore discuté entre nous, mais avec un tel engouement cette année, difficile de ne pas repartir pour une année supplémentaire. Et de voir tant de jeunes prendre du plaisir dans ces différents sports de nature donne véritablement envie de continuer à organiser des raids.
7. EM : Un dernier mot sur l’un des temps forts de ce raid : une section spéciale, « le labyrinthe spécial Juju » rendait hommage à Julien Le Borgne, raideur. Comment vous est venue l’idée de cette section ?
TR : Nous avions prévu de dédier cette édition à Julien, qui était vraiment quelqu'un d'exceptionnel. C'était évidemment un sportif et orienteur hors pair, mais surtout quelqu'un de bien, qui faisait l'unanimité partout où il passait. Par contre, l'idée du labyrinthe n'a pas tout de suite été associée à Julien. C'est (encore) une idée de Ghislain, qui avait déjà tracé un labyrinthe dans cette zone (mais en beaucoup plus pentu …) pour un stage de raid jeunes l'année dernière. Quand on a réfléchi à ce que l'on pouvait faire en hommage à Julien, cela est arrivé assez naturellement car il aurait adoré ce genre de spéciale rapide en orientation sprint.
EndorphinMag.fr vous remercie et vous souhaite une très bonne saison sportive.
Endorphinmag
Béatrice Glinche, Avril 2019.