Compte-rendu de ma première Saharienne
Chaque année en septembre, je passais encourager les participantes du Raid La saharienne contre la violence faite aux femmes, place de la République à Metz. Je les regardais finir leurs épreuves avec admiration, moi qui ne suis pas très sportive. Sur les sollicitations de ma sœur (« IronSister » ultratraileuse confirmée) je me suis finalement décidée à m’inscrire avec mon amie Sarah.
Samedi 14 septembre, Jour J.
Une belle ambiance sur la place, des stands, un imense podium, de la musique. Intimidant pour une novice comme moi. Je me mets la pression toute seule.
Petit Echauffement en musique avec une coach fitness, 220 filles au taquet au tee shirt violet floqué pour la bonne cause suivent les mouvements.
Ca débute avec le VTT ; l’organisation est bien rodée, le départ se fait par groupes de 10 équipes toutes les 30 secondes. On attaque à fond avec Sarah, on s'encourage mutuellement, on encourage les autres filles. Le parcours sort de la ville et suit la Moselle puis le canal, c’est boisé, un peu caillouteux, mais plutôt plat et pas trop technique, ce qui me rassure. Grisées par la vitesse et la joie d’avoir remonté quelques concurrentes, on loupe un changement de direction et devons faire demi tour.il faut rattraper le temps perdu, et Sarah galère avec son vélo qui donne des signes de faiblesse. Au bout d’une dizaine de kilomètres, les cuisses en feu, ça se corse, il faut porter le vélo dans des escaliers, et ca remonte vers le Fort de Bellecroix. La grimpette (mais aussi de belles descentes) a été gardée pour la fin !!
© Cédric Vlemmings
Au terme des 17kms de vélo, l’arche d’arrivée passée, le chrono ne s’arrête pas : il faut courir jusqu’ au plan d’eau récupérer un plan, un doigt électronique, et s’équiper pour sauter dans un canoé.
En 60 minutes nous devons biper le maximum de balises avec le doigt électronique, les plus éloignées étant celles donnant droit au plus de crédit temps. Comme nous ne sommes pas des rameuses aguerries, nous optons pour les balises rapportant le plus en premier. Pas toujours facile de se diriger, et les muscles des épaules sont rudement sollicités. Retour sur la terre ferme, chrono toujours actif, il faut courir en sens inverse jusqu’ à l’arrivée, vêtements trempés et baskets faisant « ploutchploutch ». Trempées de sueur et d’eau de la Moselle, nous sommes plutôt contentes de la gestion de cette matinée.
La pause de midi est détendue, dans une bonne ambiance entre les filles, avec les bénévoles aux petits soins. On s’offre un massage et de la réflexologie sur les stands
On recommence avec le cross biathlon. Une boucle d environ 800m avec des montées et descentes, des zigzags, des pneus au sol ou au contraire des filets pardessus lesquels il faut sauter (ou au moins enjamber). Une fois ce tour terminé, si le pas de tir est libre, on a 1 minute pour tirer à la carabine électronique 5tirs, et repartir. C’est plutôt difficile à cause des changements de trajectoires et de rythme, heureusement que c’est en relais.il fait chaud et la fatigue se fait sentir, j’essaie de courir 2 tours d’affilée pour épargner Sarah qui a mal au genou, mais les 45 minutes me semblent longues !
Petite pause de 15 minutes et c est reparti avec les 5kms de trail urbain dans la ville de Metz. Certains badauds nous applaudissent, se demandent ce que font toutes ces filles avec le même tee-shirt violet.
Ca monte, ca descend, il y a à nouveau des escaliers, et il fait toujours chaud ! On est au bout de nos forces avec Sarah mais pas question de marcher, on a le chrono en tête malgré tout, l’envie de résultats honorables pour cette première expérience ensemble. Nous franchissons la ligne d’arrivée en un sprint final , boostées par les encouragements.
J’ai été ravie de m’être lancée dans cette aventure.au delà des « performances » physiques, j’ai adoré l’ambiance chaleureuse de cette journée, et le fait d’apporter une petite pierre à l’édifice qu’est la lutte contre la violence faite aux femmes.
Endorphinmag
Delphine Wentzo