Dans une atmosphère franchement automnale, avec un ciel clair mais des températures fraîches, voire notoirement froides (2°C au col du Galibier ce matin avec une méchante brise), une colonne de lucioles illuminait la montagne dès 6 heures au départ de Villar d'Arène. En tête dès les premiers kilomètres de l'Elite Ultra, épreuve reine de l'URLM (112 km pour 5 150 m D+), le favori Vincent Arnaud prenait la tête du peloton et pointait au col du Galibier avec quelques minutes d'avance sur ses poursuivants. Mais le vainqueur de la MB Race 2015 allait être rapidement rejoint par Benoît Vaxelaire, 2ème l'an dernier. « Je sais que Vincent est bien meilleur que moi à la pédale, mais que je descends mieux que lui dans le technique. Je ne me suis donc pas emballé au départ, puis je suis revenu dans la descente du Galibier », évoquait le pensionnaire du team Raid Vauban. Repris par Vincent Arnaud dans la montée menant au col de la Ponsonnière, Benoît Vaxelaire allait vite faire parler ses talents de descendeur. « Aujourd'hui, j'étais vraiment bien en descente, alors j'en ai profité. J'ai vu que Vincent n'était pas à l'aise dans la descente de la Ponsonnière, alors je me suis dit : il faut mettre le boost maintenant ! J'ai cherché à l'assommer psychologiquement. »
Groggy, Vincent Arnaud allait l'être à double titre. Une fois son rival envolé, il chutait lourdement, hypothéquant définitivement ses chances de victoire. Il bifurquait ainsi sur l'épreuve de 70 km qu'il remportait avec une confortable avance, laissant le champ libre à un Benoît Vaxelaire dans un grand jour qui, après avoir subi un début d'hypoglycémie dans la montée de Besse-en-Oisans, gérait les derniers kilomètres qui le séparaient d'une victoire salvatrice au terme d'une saison en demi-teinte. « Je n'ai pas fait beaucoup de courses cette année, faute d'avoir pu m'entraîner à cause de mon travail (il a créé l'école de VTT « Alli Gatti Biking » dans le Queyras, ndlr). Ce raid est une épreuve qui me tient à cœur car j'adore être en montagne dans des paysages aussi superbes et sur des sentiers aussi techniques. Je suis donc très heureux de ma performance aujourd'hui », concluait le vainqueur de la 5e édition de l'URLM au terme de 10h01'42'' d'effort.
Côté féminin, Danièle Troesch ne pouvait lutter face à l'Espagnole Ada Xinxo. Victime d'une fracture de la clavicule en début de saison, puis d'une fracture de la hanche il y a tout juste trois mois, la quadruple vainqueur de l'URLM devait se contenter d'une victoire sur l'épreuve de 100 km en 12h09'59''. « Je n'étais pas préparée pour faire davantage de kilomètres après mes deux chutes à vélo de route cette année. Je n'ai repris l'entraînement qu'au début du mois d'août », confiait Danièle Troesch à l'arrivée, visiblement éprouvée. Impériale, Ada Xinxo réalisait une première partie de parcours canon puisqu'elle pointait avec une belle avance sur les temps intermédiaires réalisés en 2013 par Frédéric Frech, double vainqueur de l'épreuve. Mais la difficulté de l'URLM allait bientôt avoir raison de cet élan initial et l'Espagnole originaire de Barcelone allait devoir ralentir la cadence. Elle s'imposait en 12h50'40'' sur un « terrain extraordinaire » et dans un contexte montagnard totalement inconnu pour elle. Sur le 70 km, conformément aux pronostics, Annielle Mayousse, récente vainqueur de la TransVercors, remportait la victoire en 7h54'19''.
Avec plus de 530 participants cette année (nombre qui pourrait augmenter augmenter puisque les inscriptions aux Randos sont possibles sur place), l'URLM a battu tous ses records d'affluence. Un succès lié à la croissance de la renommée de l'événement, mais aussi à son ouverture à des pratiquants moins chevronnés grâce à la création de randonnées plus accessibles. Hier, une petite centaine de vététistes a ainsi sillonné les sentiers du pays de La Meije sur les deux Randos Découverte (18 et 25 km), la Rando Les Cerces (50 km avec un profil descendant) et la Rando Galibier Les Cerces (70 km).