Grand Raid Allibert 2019 : succès pour la Classique Baujue…au grand cœur !


Osez, qu’il disait. Dont acte : j’ai toujours rêvé de débuter une histoire par une question.
1.    Question préliminaire : Annecy, est-ce dans les Bauges ?
2.    Question subsidiaire : la Maxi-chose-Race, vous connaissez ?
Réponse sourire et double certitude :
1.    Si le 25 mai 2019, vous restez sourd à la Grand-Messe trail, oui, c’est le Jour de la maxi-Race.
2.    Si vous fuyez la Maxi-Grand-Messe, une destination miracle : Cruet – Bauges – 73800. Grand Raid Allibert.

Cruet. Centre du Monde.
73, comme son kilométrage et sa terre natale. Quand le trail revient à ses sources, nature enveloppante et partage au cœur. Nous étions le 25, veille d’élections (vraiment ?), et nous avons été comblés. Le Grand Raid Allibert, ou la course locale au meilleur sens du terme : inclus, ensauvagé, « ennaturé », couvé, impliqué, ainsi devient le coureur qui s’y aventure. Alors, recettes d’un miracle à garder presque-secret ?
Caler la course le même jour qu’un blockbuster du trail : oui, commencer par oser, poser un 73K au cœur des Bauges, en un weekend de Maxi. Jouer la différence, mais façon tête bien haute et ferveur affirmée. Miser sur chaque paire de bras et de jambes. Les générations se mêlent, les canons se partagent mais le café brûle des nuits durant. L’expérience est posée, celle des années pourries, des Comités des Fêtes ou des Galettes des Rois, les Feux de la Saint Jean ou de l’hiver qui n’en a pas été un. Le vécu de ceux qui sont de chaque édition, de la difficulté d’animer une commune rurale. La bouteille qu’il faut des préfectures et des sous-pref’, des dossiers bouclés à peine 2 semaines après une édition – histoire d’être dans les clous pour la prochaine, du camion frigo qui a fait sauter le transfo, ou des retrouvailles d’après Jour J où l’on décompresse à coup de Jacquere.

Vraiment, envie d’aller courir ?
C’est une épicerie de Christelle, qui vous fait à dejeuner comme à ses propres mômes. La vinaigrette ? pas une cochonnerie de tout fait. Et faut bien 6 œufs pour une salade individuelle. Sans compter la boite de thon et une scarole entière. C’est un gite où le cœur reste à jamais, une Marcelle Spendeler hyperactive – 82 printemps, et une grand-mère que l’on garderait bien pour soi, pour des gouters planqué à jamais ou une manche de Questions pour un Champion. Peut-être même un petit Porto. On s’y confierait un peu plus. Les draps sentent bon et le balcon mire la Maurienne. Pause dans le temps. Au revoirs difficiles en prévision.
Le temps est toujours trop court, en somme.
Mais c’est jour de course. Alors, tout commence en une aube étrange. On annonçait la boue, ce sera un ciel bas et lourd mais qui retient ses gouttes. Le 1er qui dit « qui pèse comme un couvercle », sort immédiatement. Méditative, et qui recentre sur la foulée pure, même la météo semble pousser au départ, pour 73, 23, ou 10K. Un dernier sourire aux 120 bénévoles de René Blad, et 260 coureurs s’enfilent entre vignes et raidillons. Tiens, déjà le serpent coloré a disparu dans la bosse.
C’est un petit pays, un patelin comme on dit. Territoire de vignes, coin enchanteur où l’on aimerait demeurer. C’est une route des vins et des domaines en chapelet. Ramassés ou mini, aux hectos minéraux mais dont on peut vite tomber amoureux. Le soleil y flemmarde, et prends bien le temps de sa révolution autour des Bauges. Il y a Tormery, Guet, Manettaz ou Mont Charvet. Pic de la Sauge ou Galoppaz. Un col de Marocaz qui nous fend la roche, et file dré au cœur des Aillons – paradis cyclo. Bout du chemin, ou début d’un monde tranquille, Cruet s’y colle, Cruet s’y love. Quand les « bleds » du monde entier s’unissent, ce joli mot exotique retrouve toute sa splendeur. Mais une course est partie ?

Grand Raid 2019 : du sang neuf, et des temps explosifs.
Et qui osera dire des parcours, qu’ils sont tranquilles ou peu engagés ? Qu’il lève le doigt bien haut et fasse un pas en avant. 4800+ pour le 73K, 1450+ pour le Petit Savoyard (23K), et un 10K aux 500+. De 5h à 17h, le temps aura eu l’élégance de la discrétion, et centrera la focale sur une course 200% BAUGES : une cage de sous-bois, avec lucarne sur les sommets enneigés. Des vallées loin de tout, des cuvettes recroquevillées en bas. Et que subitement l’on réalise surplomber de plus de 1000 m, avant de repartir en forêt. Du vice pur, ou l’amour de la bosse en rab ? Flashback sur quelques bavantes du Grand Raid, qui pousse même l’audace jusqu’à ce coup de raideur : passer au pied du Colombier, mais s’y hisser histoire d’en saluer la cime. Et redescendre tout autant et aussi abruptement. Piquant. On croira s’en sortir aux Aillons (K42) mais que nenni : envie de rentrer au camp ? c’est maintenant ou jamais, car s’annoncent 30K finaux et sans retour. On aime et l’on savoure, ces tronçons où le choix n’est plus possible – à part avaler 1100+ d’un coup en quittant le ravito. Inclus, on vous disait.
Toujours plus jeunes, toujours plus forts, les espoirs signeront une bien belle rafle sur ce dernier grand Raid (Quentin Bondoux, Benjamin Roubiol). Il y a presque du coup de vieux dans l’air, même si Master et Seniors se garderont une place de choix sur les podiums. Hauts les cœurs, la maturité a de beaux jours ! Et l’on ne peut que saluer les très jolis temps des seniors ou même des plus « capés », et sur formats variés : Maryline Texier (1ere – 73K), Xavier Semen (1er – 73K), ou autres équipes mixtes. Mais la journée sait durer. 17h30, ce seront autant qu’il faudra aux derniers et sacrément méritants, pour boucler cette bien grande boucle.

2020 : la révolution en marche…pour un parcours 100% nouveau ?
A l’heure où ces lignes s’écrivent, les tables se rangent et les serre-files comptent les débalisages. Les déchets aussi, et l’on ne peut que saluer une dernière fois certains doux forçats de la nature, crapahutant encore autour du Colombier ou du Mont Pelat, pour récolter gels ou blisters usagés…
Mais au même instant, se peaufine sans doute un projet dont René se confiait entre 2 portes et 2 annonces micro. « 2020, sauf erreur, ce sera l’année de la nouveauté. Attention, secret presque défense mais notre parcours change. Tout est prêt…suivez-nous, je ne peux dire que ça, et vous ne pourrez être déçus ». Comptez sur nous, René. En somme, un air de famille, et une concentration sur 2 ingrédients : la course, la montagne. Bauges, on dirait bien. Alors merci, et rdv est pris.
Plus d’infos : https://grandraid73.fr

Le Palmarès 2019 :
RELAIS GRAND RAID – 73K - Équipes Mixtes :
Les Baujus à cuire (SKI CLUB DES ESSARTS) – 9:52
Chauds les Loups - 10 :15
Les petites tartines (NCS TRAILEMAN) - 10:32

RELAIS GRAND RAID – 73K - Équipes Hommes :
La team Rhino - 8:42
Sam et Je BGSA - 9:20
Les X Men Thales Trixell - 9:39

GRAND RAID – 73K – Femmes :
Maryline Texier (PARCOURIR ET DECOUVRIR) - 11:18
Gaëlle Bavière - 12:13
Elodie Regazzoni – 12:19

GRAND RAID – 73K – Hommes :
Xavier Semen - 8:55
Quentin Bondoux espoir (TAILLEFER TRAIL TEAM) - 9:04
François Schmit (MERIBEL SPORT MONTAGNE) - 9:10

PETIT SAVOYARD – 23K – Hommes :
Benjamin Roubiol (WGTN THE CREW) espoir - 2:04
Julien Corriaux (SA MONTBRISONNAIS) - 2:07
Alain Girardet (TEAM INTERSPORT PONTARLIER) - 2:09

PETIT SAVOYARD – 23K – Femmes :
Carole Klein (COUREURS DU MONDE EN ISERE) - 2:28
Caroline Visery – 2:40:33
Geraldine Cornet (RUN ATTITUDE) - 2:40:47

Communiqué Julien Gilleron


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